Comprendre l’essor du marché de la Bio

21 août 2017

La parution, en janvier 2017, de l’e-book intitulé état des lieux sur l’alimentation bio et durable permet de revenir sur les fondamentaux du développement de la Bio. Basée sur le témoignage de 36 co-auteurs : scientifiques, experts et professionnels, cette analyse dirigée par Sonia Eyaan développe quatre thématiques. Après en avoir expliqué les fondements historiques elle décrit plus précisément le développement de la Bio. Pour le comprendre, il faut donner toute leur portée aux termes suivants : équité, solidarité, autonomie et proximité. Ils ne dessinent pas un horizon mais sont d’ores et déjà les piliers assumés d’un édifice économique et humain au style renouvelé.

La Bio : une nouvelle donne économique et sociale

Davantage qu’une réalité économique, que seul un vocabulaire de marché suffirait à décrire, la Bio est un mode de vie. D’aucuns évoquent même une « philosophie de l’alimentation », une démarche commune qui impacte notre rapport au monde et à la vie. Comprendre la Bio, c’est donc la voir comme une démarche globale, qui inclut le défi de l’alimentation saine, celui de la protection de l’environnement, mais surtout l’exercice d’une responsabilité sociale.

La coopération au cœur du modèle bio

Fer de lance du commerce équitable nord-nord dans l’Hexagone, les acteurs français de la Bio ont agi bien avant la promulgation de la loi Hamon, qui encourage depuis 2014 le développement de l’économie sociale et solidaire. Le lancement du modèle Biocoop en 2002 illustre l’application du principe d’équité, sur l’ensemble de la chaîne qui mène du producteur au consommateur. Cette exigence de transparence s’avère capitale pour la pérennité du modèle. Elle garantit la qualité des produits et la rémunération juste des partenaires, en particulier ceux qui produisent la matière première. L’une des clefs du développement de la filière est donc l’esprit de coopération, qui affirme la prévalence du partenariat gagnant-gagnant.

Développement de la bio : vers la fin du corporatisme ?

Corollaire de l’esprit de coopération, la solidarité est le ciment de cette nouvelle donne économique. Le développement de la bio induit une sortie du système corporatiste, qui segmente le marché et dresse des cloisons favorables à l’émergence du rapport de forces. Il contribue à faire émerger les pratiques de la responsabilité partagée, basée sur la contractualisation entre opérateurs, dans le cadre de démarches contractuelles et pluriannuelles. Comme l’affirme Adnan Jaoui (Biodéal) il s’agit donc de « Passer d’un système corporatiste, où chacun défend son bout de gras, à une coopération transversale, qui associe des producteurs, des transformateurs, des distributeurs et des consommateurs« .

Filières bio, tissu social local et ruralité : le cercle vertueux

Equité et solidarité ne résument pas à elles-seules les clefs du développement de la Bio, qui tire aussi sa légitimité d’une efficience avérée, tangible en particulier au plan social et au niveau local. La convergence évidente entre bio et alimentation locale lui a permis d’emboiter le pas d’un mouvement de fond lié à la consommation responsable. Cette volonté affirmée de nombreux Français de consommer des produits de proximité, de respecter les saisons et de soutenir l’économie locale est le premier moteur de la relocalisation. La filière Bio contribue ainsi à l’élaboration d’une réponse pertinente et durable, face aux crises agricoles à répétition. Non seulement le lien entre consommateurs et producteurs se renforce, mais ces derniers récoltent aussi les fruits de la mise en place progressive des systèmes autonomes qui caractérisent l’agriculture biologique : un gain de compétitivité et l’appropriation de nouvelles compétences.

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