Entretien avec Françoise Beunardeau: retour sur quatre années d’engagement

9 octobre 2017

À la veille de l’élection de son successeur, nous avons interrogé Françoise Beunardeau, Présidente de Synadis Bio, sur l’évolution du syndicat et les actions menées ces dernières années. Elle nous livre également sa vision du secteur et les enjeux de son développement.

À la Présidence de Synadis Bio depuis novembre 2013, quels sont les axes stratégiques que vous avez développés ? Et quel chemin reste-t-il à parcourir pour rassembler, défendre et promouvoir les commerçants spécialisés en produits bio ?

Françoise Beunardeau : Ma priorité en arrivant à la Présidence de Synadis Bio a été de redynamiser et de renforcer la présence du syndicat auprès des magasins et notamment des indépendants. Synadis Bio compte aujourd’hui près de 1 500 adhérents.

Dès fin 2015, Synadis Bio s’est rapproché de la fédération Saveurs Commerce (ex UNFD) dont nous partageons les valeurs d’éthique et le dynamisme. Avec ce rapprochement, Synadis Bio a ainsi renforcé son offre de services à destination des adhérents et a également pu engager le dossier de la représentativité de notre profession dans les meilleures conditions. Synadis Bio s’est aussi investi aux côtés de Saveurs Commerce pour construire la politique sociale de la branche et notamment tout ce qui a trait à la formation professionnelle des salariés et des chefs d’entreprise. C’est un enjeu important permettant aux spécialistes en produits biologiques de se démarquer des autres formes de commerce.

À cet égard, je me félicite de la création de notre Institut de formation commun, l’IFCAS, qui est un outil indispensable pour maintenir un niveau élevé de connaissances et de compétences des salariés des magasins spécialisés bio. En effet, la force de nos magasins réside dans le conseil à la clientèle et la connaissance des produits. La diversité de produits proposée et leurs caractéristiques doivent être explicitées de la manière la plus pertinente et la plus simple aux consommateurs. Les salariés sont très demandeurs de formation, ils y voient l’opportunité de se perfectionner et de se spécialiser.

Synadis Bio doit poursuivre ses actions au sein de la filière bio et fédérer toujours plus. Face à un développement sans précédent de la demande en produits bio et à l’émergence de nouveaux venus aux exigences moins fortes, les magasins spécialisés doivent être plus que jamais unis pour pouvoir défendre les valeurs qui les animent. C’est le rôle et l’enjeu de Synadis bio pour les prochaines années.

Vous êtes une Présidente comblée. Le commerce spécialisé en produits biologiques se porte bien et vous allez donc passer sereinement le témoin au prochain Président. Quels sont, selon vous, les défis à relever dans les cinq prochaines années pour votre secteur ?

Françoise Beunardeau : Le marché bio se porte bien, il pèse près de 7 milliards en France avec une progression de plus de 20 en 2016 et encore de plus de 10 % cette année. Les magasins spécialistes bio représentent 35 % de ce marché avec 2 600 magasins recensés. C’est sereine mais vigilante que je passe les rênes de la présidence d’un Synadis bio assaini et conquérant. Notre inquiétude pour les cinq prochaines années est que le bio puisse être victime de son succès. Avec le Synabio (syndicat des transformateurs et producteurs bio français) et Synadiet (produits diététiques et compléments alimentaires), et sous l’égide de notre fédération Natexbio, nous devons continuer à défendre une bio de qualité et solidaire avec nos producteurs.

Les États Généraux de l’Alimentation se tiennent actuellement et la question de la rémunération des producteurs est au cœur des travaux. Quelle est votre vision de la production française en matière d’agriculture biologique et comment le commerce spécialisé peut-il contribuer à aider ces producteurs ?

Françoise Beunardeau : Des administrateurs de Synadis Bio en collaboration avec le Synabio participent aux États Généraux de l’Alimentation. L’évolution de la de-mande en produits bio ne doit pas conduire à en abaisser les critères de qualité. Historiquement, les magasins spécialisés bio ont toujours favorisé les productions françaises, le commerce local et les circuits courts. Un des freins majeurs se situe au niveau de l’organisation de leur logistique pour les petits producteurs. Enfin le dernier problème pour les producteurs bio serait la décision du gouvernement de réduire ou supprimer les subventions pour la filière bio. Nos organisations restent plus que jamais très mobilisées sur l’évolution de ces dossiers.

Interview parue dans le magazine Caps – octobre 2017

Classés dans :


Articles récents dans la même catégorie

+

Inscrivez vous à notre newsletter

Vous acceptez de recevoir nos derniers articles par email
Vous affirmez avoir pris connaissance de notre Politique de confidentialité.