Aromathérapie

15 août 2012

À cause peut-être de son préfixe « aroma », une perception courante veut que l’aromathérapie se résume à diffuser d’agréables odeurs juste pour le plaisir… Or le suffixe « thérapie » indique bien qu’il s’agit d’une approche de soin – assez complexe, d’ailleurs – dont les essences aromatiques des plantes constituent la base. L’appellation qui est devenue d’usage courant pour parler des essences aromatiques est « huiles essentielles ».

Comme méthode thérapeutique, l’aromathérapie figure parmi les outils-ressources de la naturopathie. On s’en sert contre plusieurs affections (toux, maux de tête, sinusite, asthme, problèmes digestifs, insomnie, fatigue, blessures sportives, pelade), mais selon les aromathérapeutes, son action la plus remarquable est de nature antiseptique (contre les bactéries, les virus, les champignons et les parasites). On s’en sert également pour l’hygiène des espaces intérieurs (prévention et traitement des maladies infectieuses), en soins esthétiques et pour la détente. On lui prête aussi une action bienfaisante sur le plan psychologique et pour contrer l’anxiété. Cependant relativement peu d’études scientifiques appuient ces applications.

Les huiles essentielles peuvent être utilisées par voie interne, externe ou aérienne.

  • Voie interne. Comme les huiles essentielles sont irritantes pour les muqueuses, on les mélange généralement à un peu d’huile végétale, à du miel ou à du yogourt (elles ne se diluent pas dans l’eau). On trouve aussi sur le marché des huiles préparées avec de l’alcool, des oléocapsules (avec une base d’huile végétale) ainsi que des préparations en capsules et en suppositoires.
  • Voie externe. L’huile peut se diffuser dans l’organisme à travers la peau; on la mêle à une huile de massage ou à un onguent.
  • Voie aérienne. L’huile diffusée dans l’air est absorbée par les voies respiratoires; il existe plusieurs modes de diffusion.
    • Les diffuseurs à soufflerie permettent une nébulisation des huiles et une diffusion dans un espace assez vaste; c’est la meilleure méthode pour un usage thérapeutique par voie aérienne.
    • La méthode passive (poterie poreuse) ne permet qu’une faible évaporation, sans que les particules puissent agir sur la qualité de l’air.
    • La chaleur (sur une chandelle ou une lampe) diffuse le parfum, mais risque de détruire les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles.
    • Les ventilateurs (dans les systèmes d’aération des maisons ou des autos) sont efficaces, sauf s’ils sont munis d’un filtre qui risque de retenir une partie des particules.

Huiles essentielles ?

L’huile essentielle est une substance odorante volatile produite par certaines plantes et pouvant être extraite sous forme de liquide. Bien qu’on les appelle huiles, ces substances ne contiennent aucun corps gras : une goutte déposée sur un papier s’évaporera sans laisser de trace contrairement à une huile végétale.

Le règne végétal compte plusieurs centaines de milliers d’espèces et 4 000 d’entre elles fabriquent des essences aromatiques; toutefois, seulement quelques centaines le font en quantité suffisante pour qu’on puisse les extraire. Aujourd’hui, l’extraction se fait surtout selon 3 procédés.

  • Pression à froid, pour les zestes d’agrumes comme l’orange ou le citron.
  • Extraction par solvant, dont le dioxyde de carbone, surtout pour les fleurs fragiles.
  • Distillation à la vapeur, un procédé inventé au XIe siècle et le plus utilisé aujourd’hui.

L’extraction des huiles essentielles est coûteuse, surtout à cause de la très grande quantité de matière première requise. Il faut compter environ 35 kg de plantes, en moyenne, pour obtenir 1 litre d’huile essentielle. Et c’est bien davantage dans le cas de certaines plantes comme la rose. D’où le prix élevé des véritables huiles essentielles. Car il existe aussi des huiles synthétiques, qui conviennent à la parfumerie, mais pas à l’aromathérapie.

Depuis des milliers d’années, les huiles essentielles sont utilisées couramment en cuisine, en médecine, en parfumerie et dans l’industrie cosmétique. Mais, c’est à la fin du XIXe siècle, en France, que commence l’histoire moderne de l’aromathérapie. C’est alors qu’on a prouvé scientifiquement la capacité des huiles essentielles à neutraliser les bactéries (vers la même époque, on découvrait les antibiotiques, ce qui a eu pour effet d’écarter l’aromathérapie du champ de la médecine). On doit à René-Maurice Gattefossé, en 1928, la première utilisation du terme aromathérapie. On voit aussi, mais rarement, parfumothérapie.

Attention !

Les huiles essentielles sont très concentrées en éléments chimiques actifs et peuvent présenter certains dangers. Plusieurs composés sont irritants ou allergènes pour la peau et les muqueuses. D’autres peuvent être toxiques à forte dose ou sur une longue période. En ce qui concerne l’usage interne, il faut savoir que certains chémotypes, comme les cétones, sont des poisons et ne doivent jamais être absorbés. Les huiles essentielles ne doivent pas, en principe, être ingérées pures. Comme pour tout médicament, il importe de bien se conformer aux recommandations d’utilisation. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un aromathérapeute qualifié.

Classés dans :


Articles récents dans la même catégorie

+

Inscrivez vous à notre newsletter

Vous acceptez de recevoir nos derniers articles par email
Vous affirmez avoir pris connaissance de notre Politique de confidentialité.