La bio s’invite dans la campagne présidentielle

9 février 2017

Ce 8 février,  les six principaux candidats à la Présidentielle[1] étaient invités à prendre position sur le Pacte Bio 2017 initié par la FNAB, le SYNABIO, le SYNADIS BIO et Coop de France.
 
Fort de la réussite des filières bio, ce pacte – déjà signé par près de 700 élus locaux et parlementaires – propose de créer un nouveau contrat de société entre producteurs, entreprises de transformation et de distribution et consommateurs au service de la création de valeur sur les territoires.
 
Devant les acteurs des filières bio et leurs partenaires, les candidats et leurs représentants ont tous déclaré qu’ils adhéraient à l’objectif du Pacte Bio 2017 : faire de la France le leader de la bio en Europe.

Pour Corinne Lepage qui représentait Emmanuel Macron : « La seule question qu’il faut se poser c’est de savoir pourquoi dans ce pays nous n’avons pas été capables jusqu’à présent de développer massivement l’agriculture biologique. C’est à quoi s’attaque votre Pacte bio que j’ai signé personnellement et dont j’espère qu’il sera signé par tous. »

Guy Vasseur qui intervenait au nom de François Fillon a indiqué: « Il faut redonner de la compétitivité à l’agriculture dans un cadre européen (…) il n’y a pas de raison que l’agriculture biologique française ne soit pas la 1ère en Europe ». Pour Corinne Lepage : « c’est un souhait que nous partageons, il entre en résonance avec l’engagement d’Emmanuel Macron pour l’Europe ».Pour Yannick Jadot : « Il faut que l’Europe construise sa souveraineté alimentaire autour de l’agriculture paysanne et particulièrement de l’agriculture biologique. »

Les agriculteurs, les entreprises de transformation et de distribution et les coopératives bio se réjouissent de ce large consensus. La bio répond aux attentes de consommateurs et de citoyens toujours plus nombreux.Les principaux acteurs de la vie politique ont montré qu’ils avaient pris la mesure de ce changement profond, de cette aspiration à un nouveau modèle agricole et alimentaire incarné par la bio.

Les candidats et leurs représentants ont décrit comment ils entendaient soutenir le développement de la bio.

Au nom de Benoît Hamon, Philippe Martin a annoncé « un programme d’investissements pour la transition agro-écologique » et a souligné que « la transition écologique est une réponse à la révolution du travail » grâce aux nouveaux emplois qu’elle crée. Il a rappelé « l’importance de la restauration collective comme levier de développement de la bio ». Concernant les aides à la conversion et au maintien pour les agriculteurs bio, M Hamon est favorable au plafonnement. Il entend par ailleurs lancer « un débat national sur la transition agricole et alimentaire » ouvert à toutes les composantes de la société.

Corinne Lepage qui représentait Emmanuel Macron a rappelé l’échec des politiques agricoles actuelles et la volonté du mouvement En marche ! de replacer l’agriculture au centre des problématiques d’alimentation et de santé. Emmanuel Macron propose « un plan d’investissement agricole destiné à soutenir la modernisation des exploitations ayant un impact positif sur l’environnement » ainsi qu’un « plan de 200 millions d’euros destinés à rémunérer les services environnementaux de l’agriculture, dont l’agriculture biologique ». « L’innovation dans les entreprises, dont les entreprises de transformation et de distribution bio sera soutenue » a déclaré Corinne Lepage. Elle a souligné la nécessité de développer la bio en restauration collective dans le cadre d’une approche territoriale. S’agissant de la gouvernance agricole et alimentaire, Corinne Lepage souscrit à la nécessité d’ouvrir et de réformer le cadre actuel, en cohérence avec le Pacte bio 2017.

Représentant Marine Le Pen, Philippe Murer a proposé d’instaurer « une TVA à 0% et une baisse de charges sur les exploitations bio afin de rendre les produits bio plus accessibles ». M. Murer a souligné que les filières bio seront tôt ou tard, exposées à la concurrence des pays tiers appelant à des mesures protectionnistes.

Guy Vasseur intervenait au nom de François Fillon. S’il est favorable au développement de la bio, il invite à « ne pas opposer les types d’agriculture ». M Vasseur a appelé aussi à la vigilance sur « la révision du règlement bio qui pose de nombreuses questions et ne doit pas porter atteinte à la crédibilité du label ». Concernant la place du bio en restauration collective, il a indiqué que « les élus locaux, quelle que soit leur sensibilité, et évidemment les républicains, sont dans la démarche des projets alimentaires territoriaux».

Pour Laurent Levard (Jean-Luc Mélenchon) : « La France insoumise et son candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, soutiennent pleinement votre Pacte pour l’agriculture biologique. En effet, notre projet est un projet de transition de l’ensemble de l’agriculture et du système alimentaire vers une agriculture écologique et paysanne. Dans ce projet, l’agriculture biologique occupe une place tout à fait centrale. Notre constat est que le modèle agricole et alimentaire aujourd’hui dominant ne répond plus à l’intérêt général quel que soit l’angle considéré. La restauration collective représentera une priorité (du développement de l’agriculture biologique), il faut un plan de transition dans la restauration publique collective avec 100% de bio dans 5 ans (…) le surcoût de l’introduction des produits biologiques en resto co peut être compensé par la baisse du gaspillage. »

Pour Yannick Jadot : « Le bilan de l’agriculture conventionnelle, tout le monde le connait, c’est un plan social, ce sont un ou plusieurs suicides de paysans par jour, un développement des maladies liées aux pesticides. Au pays de la bonne bouffe, un phénomène extraordinaire, l’alimentation devient suspecte. Nous devons traiter l’ensemble de ces questions et il y a une solution pour répondre à ces enjeux de société : c’est vous. La force de votre mouvement aujourd’hui c’est qu’il a rencontré une attente et une réalité sur les territoires. Une attente des françaises et des français qui expriment de plus en plus dans leur acte d’achat la volonté d’une agriculture paysanne, de proximité et biologique, une attente par rapport à leur santé. » (…) Passer au zéro pesticide, ce doit être absolument notre objectif : il y a l’argent de la PAC, il y a une volonté citoyenne, si on aide les paysans à organiser leur transition, je suis sûr que ça peut être un beau projet pour notre pays. »

Si Benoit Hamon, ainsi que Philippe Martin et Corinne Lepage à titre personnel, ont d’ores et déjà signé le Pacte bio 2017 proposé par les acteurs de la filière, rendez-vous est donné aux candidats au salon de l’agriculture du 25 février au 6 mars pour une signature publique.

Confiants dans la vertu fédératrice de ce pacte, la FNAB, Coop de France et le SYNABIO ont appelé le futur Président de la République à s’appuyer sur les acteurs de la bio, les élus locaux et les citoyens pour construire une agriculture et une alimentation d’intérêt général, plus humaine, plus écologique et plus juste.

Source: Synabio

1 Laurent Levard pour Jean-Luc Mélenchon, Philippe Martin pour Benoit Hamon, Corinne Lepage pour Emmanuel Macron, Guy Vasseur pour François Fillon, Philippe Murer pour Marine Le Pen, Yannick Jadot pour EELV


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