Entretien avec Henri Godron, directeur général de magasins Biocoop en Normandie

28 octobre 2018

Henri Godron est le gérant de plusieurs magasins bio sous enseigne Biocoop situés en Normandie. Il partage avec nous sa vision d’une « bio qui nous rassemble » sans pour autant renoncer à ses valeurs originelles.

 

Natexbio : Quel est votre parcours professionnel ?

Henri Godron: Après des études universitaires et 18 ans de carrière dans différentes banques, j’ai eu envie de donner davantage de sens à mon travail, et étant consommateur Bio de longue date, j’ai racheté un magasin Biocoop en 2013.

 

Natexbio : Vous avez créé trois enseignes sous pavillon Biocoop. Pouvez-vous nous les présenter ?

Henri Godron: Tout d’abord, le magasin d’Avranches. Il a été créé par mon prédécesseur qui était, en 1997, précurseur du Bio dans notre milieu rural. Le premier magasin faisait 40 m², pour atteindre 250 m² en 2010 après deux déménagements. Je suis devenu sociétaire Biocoop et ai racheté ce magasin début 2013. Après un troisième déménagement en 2015, le magasin développe 338m² de surface de vente.

En 2015, l’opportunité de créer un magasin s’est présenté à Saint-Lô, préfecture de la Manche, magasin que j’ai créé avec l’aide de deux salariés qui sont devenus associés.

En 2017, un de mes salariés a souhaité créer à son tour un magasin et nous nous sommes associés pour ouvrir un magasin en milieu rural à Saint Hilaire du Harcouët.

Enfin en 2018, j’ai racheté, suite à un départ en retraite, un magasin indépendant existant à Agneaux en périphérie de St Lo.

 

L’équipe du magasin Avranches Bio

 

Natexbio : En septembre, Biocoop a lancé sa nouvelle identité ‘La bio nous rassemble’ accompagnée d’une série de films-manifeste. Comment définiriez-vous le positionnement de Biocoop ?

Henri Godron: Biocoop est depuis plus de 30 ans une Coopérative qui regroupe des magasins, des producteurs Bio des salariés et des consommateurs avec une volonté affirmée de développer une bio de qualité, respectueuse des producteurs locaux et d’ailleurs.

 

Natexbio : On dit souvent que le conseil est la clef de voûte du magasin bio. Quelle importance accordez-vous à la formation de vos équipes ?

Henri Godron: Biocoop a mis en place un système de formation obligatoire pour tous les salariés des magasins qui leur permet d’acquérir des compétences métiers et ainsi progresser de leurs missions de conseil auprès des clients. De plus l’IFCAS propose des formations très pointues qui viennent compléter les formations internes à Biocoop.

 

Natexbio : Dans votre assortiment, privilégiez-vous les producteurs et les transformateurs locaux ? 

Henri Godron: La production locale est un des piliers de BIOCOOP depuis plus de trente ans maintenant. Chaque magasin a plus de 50 producteurs locaux dans des domaines aussi divers que les fruits et légumes, les cosmétiques ou les produits laitiers. Les clients sont extrêmement sensibles à cette proximité et nous participons au développement de l’emploi local à travers ces producteurs locaux.

 

Natexbio : Certains de vos concurrents s’engagent dans l’économie circulaire à travers la collecte des déchets organiques ou encore la consigne des bouteilles en verre. Et vous ?

Henri Godron: Sur Avranches nous menons un travail de réflexion avec les élus locaux pour organiser la collecte des déchets organiques mais en attendant de le voir aboutir, tous les déchets organiques du magasin sont valorisés auprès d’éleveurs de poule (bio bien évidemment).

En ce qui concerne les emballages, Biocoop a développé depuis longtemps le vrac et nous proposons depuis quelques années des bouteilles en verre pour des produits liquide distribués en vrac.

De nombreux projets sont en cours au niveau des équipes de Biocoop pour encore diminuer l’impact environnemental des emballages.

 

Natexbio : Vous avez aussi mis en place un programme à points dans vos quatre magasins. Est-ce suffisant pour fidéliser ses clients ?

Henri Godron: Un programme à points est existant dans chacun des magasins. Les clients apprécient cette formule car ils n’ont pas à présenter de cartes, il suffit de donner son nom. Ce système repose sur la confiance, une valeur essentielle dans nos enseignes. C’est un plus mais la fidélité passe avant tout par le conseil et la qualité des produits.

 

Natexbio : Depuis la création de votre magasin en 1997, quelle(s) évolution(s) de votre clientèle avez-vous constaté ?

Henri Godron: Au départ, il s’agissait d’une clientèle très militante et active dans les milieux de la bio, clientèle fidèle à notre enseigne encore aujourd’hui. Mais de nouveaux profils de clients nous ont rejoint au fil des années, de tous âges et de tous milieux, soucieux de consommer plus sain et plus local. Une étude récente a montré qu’un quart des habitants d’Avranches sont consommateurs du magasin.

 

Natexbio : Le secteur de la distribution spécialisée est en ébullition par rapport à l’évolution du consommateur et l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché de la bio. Comment voyez-vous l’avenir de Biocoop et des enseignes spécialisées bio ?

Henri Godron: Le marché est en évolution constante et nous devons au sein de nos magasins, proposer une expérience différente à nos clients : du conseil, des produits très qualitatifs et exigeants et faire de nos magasins des lieux de rencontre et d’échanges.

 

Natexbio : Les professionnels des produits biologiques sont aussi des ambassadeurs du bien-être. Quelle est la formule gagnante de votre hygiène de vie ? Avez-vous un conseil à donner à nos lecteurs ?

Henri Godron: Prenez du recul ! Personnellement, je fais de la course à pied plusieurs fois par semaine pour « sortir du magasin » et profiter de la nature. Et quand l’envie se fait sentir, un carré de chocolat noir bio et équitable !

 

Propos recueillis par Natexbio

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