La bonne santé des compléments alimentaires, un combat quotidien pour le Synadiet

4 avril 2024

Dans un climat de repli de la consommation, les compléments alimentaires affichent une vigueur remarquable. L’Assemblée générale de Synadiet le 19 mars dernier à la Maison de la Chimie à Paris était l’occasion de mesurer la résilience de la filière, mais aussi sa capacité à défendre avec conviction son modèle et ses engagements.

La consommation alimentaire a reculé en 2023 (-4,7 % d’après les données de l’Insee) et ce pour la seconde année consécutive. Mais pas celle des compléments alimentaires. Comme en 2022, le marché a affiché une nouvelle progression – les chiffres seront dévoilés prochainement –, preuve que les efforts de la filière en matière de qualité, d’innovation et d’information portent leurs fruits. Ces produits qui s’inscrivent dans la prévention santé figurent en effet parmi les moins dé-consommés par les Français malgré l’inflation.

Près des trois quarts des Français consomment des compléments alimentaires

Les données de l’Observatoire 2023 des compléments alimentaires réalisé par Harris Interactive pour Synadiet confirment l’attachement croissant des consommateurs à ces produits source de micro-nutriments : 73% des Français en sont des consommateurs réguliers, soit une progression de 7 points par rapport à 2021. Leur confiance envers les compléments alimentaires est avant tout basée sur leur naturalité et leur utilité. Ils contribuent en effet au bien-être et à la bonne santé, des bienfaits plus que jamais pertinents alors que seulement 12 % des Français se déclaraient en bonne santé en 2023.

La dynamique des compléments alimentaires est entretenue par la recommandation dont ils bénéficient. Sept consommateurs sur dix ont reçu pour conseil de se diriger vers ces produits de la part d’un professionnel de santé (71%) et près de trois sur dix via une personne de leur entourage (29%). Des chiffres qui valident leur légitimité et leur efficacité. « Ils améliorent le quotidien des consommateurs en les aidant à maintenir leur capital santé » résumait à juste titre la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone en ouverture de l’AG de Synadiet.

Des freins réglementaires pesants

Et pourtant, le secteur des compléments alimentaires fait face à une adversité qui ne dit pas son nom. Les débats menés sur les thèmes de la réglementation et de l’Europe ont toutefois permis d’appréhender plus précisément les freins qui pèsent sur le développement de la filière. Dans le rapport d’activité 2023 de Synadiet, son vice-président Emmanuel Blanc pointe « la surtransposition des réglementations européennes » dans le droit français. Administrateur du Syndicat, David Tournay acquiesce : « L’omniprésence de la réglementation diminue de plus en plus la liberté que nous avons de choisir les plantes que nous pouvons utiliser, mais également les mots que nous pouvons utiliser pour en parler aux consommateurs. » Autre vice-présidente de Synadiet, Christelle Chapteuil ne dit pas autre chose : « Les suspicions de risques, la non-compréhension des produits et des enjeux font que l’approche réglementaire gagnerait à être plus proportionnée et adaptée à notre secteur. »

L’exemple le plus édifiant est sans doute le classement en octobre dernier du cholécalciférol (vitamine D3) en tant que perturbateur endocrinien par le Gouvernement, suite à l’interprétation d’une évaluation rendue publique par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) en 2018. « Une aberration scientifique » pour le professeur Jean-Claude Souberbielle, auteur d’un livre sur la vitamine D. Sur la scène de l’AG de Synadiet, l’ancien praticien à l’hôpital Necker a démontré l’incongruité de cette mesure « alors que la moitié de la population est en insuffisance de vitamine », et que le cholécalciférol correctement dosé a justement « des effets bénéfiques sur les altérations dues aux perturbateurs endocriniens ». L’Anses a d’ailleurs émis les mêmes réticences quant à l’information qu’impose la loi anti-gaspillage et économie circulaire à propos de la vitamine D3.

Sur tous les fronts pour défendre la filière

Sur ce sujet, le Synadiet mène un combat juridique pour retoquer ce point de la loi Agec. Le Syndicat agit par ailleurs pour défendre la filière des plantes médicinales face à la nouvelle réglementation européenne prévoyant de réduire les teneurs maximales en alcaloïdes pyrrolizidiniques. Il est tout aussi vigilant face aux offensives auprès de la commission européenne visant à interdire certains ingrédients, à l’image de son action devant le tribunal de l’Union européenne pour défendre l’usage des plantes à dérivés hydroxyanthracéniques.

« On se sent parfois pris pour des imbéciles, on compte sur notre lassitude » a déploré le président de Synadiet Nicolas Cappelaere devant ses adhérents. En citant l’exemple du règlement européen « novel food » considérant comme nouveaux aliments ceux qui n’étaient pas consommés de manière significative avant mai 1997, qui impose une demande d’autorisation à la Commission. Le Synadiet peut toutefois compter sur la mobilisation de l’EHPM – la Fédération européenne des associations de fabricants de compléments alimentaires – pour porter son message auprès des députés européens, et éviter de voir le vivier de plantes et de substances utilisables dans les produits se restreindre inéluctablement.

Témoignages en vidéo

« Défendre la profession face aux attaques »

Vice-président et trésorier de Synadiet, Philippe Laratte (ANOË) rappelle la genèse du syndicat national des compléments alimentaires ainsi que son rôle

« Une réponse plus globale en termes de soins »

Administrateur de Synadiet, Arnaud de Saint-Trivier(Theraviva) met en évidence la croissance du marché des compléments alimentaires et leur pertinence par rapport aux attentes des consommateurs.

« Nous utilisons des ingrédiens upcyclés »

Administratrice de Synadiet, Anne Serrault (Vit’All+) illustre le réemploi et le souci de l’éco-emballage dans le secteur des compléments alimentaires avec les process mis en place au sein de son entreprise.

Probiotiques, TVA à 5,5% : des succès qui profitent aux consommateurs

« Nous n’avons pas de tracteurs, nous ne sommes pas assez pour bloquer des ronds-points. » Face à ce constat, Antoine de Brosses – avocat associé de Product Law Firm – a exhorté les adhérents de Synadiet à rencontrer les élus de leur territoire pour étendre la capacité du syndicat à veiller sur leur discernement dans l’étude des projets et propositions de loi relatifs aux compléments alimentaires. L’année 2023 avait d’ailleurs débuté avec une victoire de Synadiet : l’autorisation officielle par la DGCCRF de l’emploi du terme « probiotiques » pour le secteur en tant que nom de catégorie. Le résultat d’une mobilisation de longue haleine sur le sujet des allégations, enjeu fort en matière de compléments alimentaires car cela permet de mentionner les bienfaits d’un produit – l’équilibre de la flore intestinale en l’occurrence pour les probiotiques.

Le Synadiet a également défendu avec succès en 2023 auprès de l’administration fiscale le maintien du taux de réduit de TVA à 5,5% pour les compléments alimentaires, après une remise en cause à l’échelon européen. Mi-février, c’est la création d’un délit d’incitation à l’abandon de soins qui a été contrecarrée par l’Assemblée nationale, écartant au passage le risque de limiter la publicité des compléments alimentaires. En parallèle, le Syndicat fournit à ses adhérents des outils pour améliorer sans cesse la qualité des produits ; il s’est par exemple associé à l’Adelphe dans l’élaboration d’un plan sectoriel pour l’écoconception d’emballages ménagers. Un premier pas vers le réemploi, encouragé par loi Agec qui vise notamment à bannir les emballages plastiques à usage unique. Les adhérents de l’Adelphe peuvent notamment télécharger un guide réemploi.

Cette démarche qualité impulsée par le Synadiet contribue à maintenir et favoriser l’accès des consommateurs à des produits à l’effet physiologique ou nutritionnel avéré . Ce qui fait dire au président Nicolas Cappelaere que les 300 entreprises adhérentes du Syndicat constituent « une filière à mission ». Son but ? « Offrir aux consommateurs des produits naturels pour entretenir leur santé ».

Le Synadiet dévoilera les chiffres du marché 2023 des compléments alimentaires et les tendances conso 2024,lors d’un webinar le 11 avril. Pour y accéder : ici

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