La régénération des sols et de la terre, quelles solutions immédiates (partie 3) ?

26 octobre 2022

Après Conscious Planet et Open Lande, nous donnons la parole, pour ce 3ème volet de notre série « La régénération des sols et de la terre, quelles solutions immédiates » à Emilie Ormen, chargée de mission au sein de l’ONG environnementale Générations Futures.

Parole à notre troisième spécialiste

Emilie Ormen de l’association Générations Futures

A 26 ans, diplômée de droit et de science politique, Emilie Ormen a démarré son expérience chez Générations Futures par un stage, avant d’être salariée depuis près de trois ans. 

« Nous sommes tous très polyvalents au sein de l’association. De mon côté, je m’occupe des relations avec les adhérents donateurs en les nourrissant de toutes les actualités de Générations Futures pour les inciter à s’investir et à nous soutenir. Je coordonne aussi les bénévoles et les antennes locales qui nous représentent dans les départements français. Je les informe, les accompagne dans leurs projets et les mobilise au quotidien dans toutes sortes d’actions : rencontres avec des élus, contact avec des médias, actions sur le terrain… Cette mission s’inscrit parfaitement dans mes valeurs de toujours : l’alimentation durable, l’agriculture durable, la protection de l’environnement… et Générations Futures est l’une des associations de référence sur ces thématiques. »

Emilie Ormen

L’association de référence sur la question du combat contre les polluants chimiques

Agréée par le ministère de l’Écologie et reconnue d’intérêt général, Générations Futures a été créée en 1996 en Picardie, par un ingénieur agronome – Georges Toutain (aujourd’hui décédé) – et François Veillerette, porte-parole actuel, ancien enseignant. Générations Futures est historiquement identifiée pour son combat contre les pesticides de synthèse, mais depuis quelques années, son action s’est élargie au combat contre les polluants chimiques.

« Nous portons un plaidoyer pour informer sur les risques de divers polluants chimiques et promouvoir des alternatives à ces produits dangereux pour le vivant. »

Analyser, alerter, agir : les trois axes principaux de l’action de l’association.

  1. Générations Futures analyse et documente la contamination de l’environnement par les polluants en publiant des rapports indépendants. « Aujourd’hui, l’air, les sols, l’eau, et les aliments végétaux que nous consommons sont contaminés par divers polluants chimiques tels que les pesticides. C’est ce que notre toxicologue Pauline Cervan analyse et dénonce au travers de nombreux rapports. » 
  2. Générations Futures alerte les décideurs publics français et européens sur la base de cette expertise. Pour ce faire, l’association a recours à différents outils : courriers, prises de rendez-vous, publication de tribunes, lancement de pétitions. « Il y a quelques années, nous avons créé la plateforme participative Shake Ton Politique qui donne la parole aux citoyens sur les politiques publiques en matière de santé et d’environnement. Elle permet d’interpeller facilement des décideurs publics, de participer à des consultations publiques ou encore de signer et de relayer des pétitions, cela au niveau national et européen ! C’est une vraie démarche de démocratie participative. »
  3. Générations Futures agit en justice, dans les médias, sur le terrain : « Nous relayons nos demandes, nos publications aux principaux médias pour qu’elles soient connues du grand public. Nous saisissons régulièrement la justice pour contester des règlementations et des autorisations de mise sur le marché de substances. Nous sommes soutenues sur le terrain par un réseau d’antennes locales et de bénévoles qui contribuent activement à la diffusion de nos actions. »

Les pesticides impactent l’ensemble de notre environnement : l’eau, l’air, et le sol. 

En mai dernier, une expertise scientifique collective de l’INRAE et de l’IFREMER sur les impacts des pesticides sur la biodiversité et les services écosystémiques a été rendue publique et a révélé des conclusions inquiétantes. Parmi elles, le fait que tous les types de matrices sont contaminés par les pesticides : les sols, mais aussi l’air, l’eau, le sédiment ainsi que le biote.

Cette expertise a également révélé que les effets des pesticides altèrent la capacité des écosystèmes à fournir des services. Dans les milieux terrestres par exemple, le recours aux pesticides impacte la régulation des échanges gazeux, la production de matière organique, la régulation des cycles de nutriments, etc. 

« Cette étude présente également des leviers pour agir et limiter partiellement les effets néfastes des pesticides de synthèse. Le premier levier est évidemment la diminution des quantités de pesticides utilisées pour tendre vers une fin définitive de leur utilisation en agriculture. »

1 million de signatures pour la fin des pesticides dans l’Union européenne, exemple concret d’un succès récent

L’association a connu une importante victoire il y a quelques semaines. L’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) pour la fin des pesticides dans l’UE portée par Générations Futures (pour la France) a obtenu plus d’un million de signatures validées par la Commission européenne. L’ICE est un outil démocratique européen (plus qu’une pétition) qui permet, sous réserve d’un seuil minimum de signatures, d’obliger la Commission à se prononcer sur les demandes portées : la fin des pesticides de synthèse en 2035.

« Grâce à cette victoire, les initiateurs de cette ICE – dont François Veillerette notre porte-parole – vont être reçus par les institutions européennes. Le succès de cette ICE sur les pesticides montre clairement les attentes fortes de la population européenne en matière de transition écologique de l’agriculture. Ce succès a été permis en partie grâce à la mobilisation des membres de Générations Futures que nous remercions ! »

Un lien de cause à effet entre réchauffement climatique et pesticides

« Aujourd’hui, la production agricole représente 20 % des émissions territoriales en France selon les données du Réseau Action Climat ; ce chiffre englobe les gaz à effet de serre liés à l’élevage, l’épandage d’engrais azotés, la culture en serre, les engins agricoles… Le système agricole alimentaire dominant – l’agriculture conventionnelle – est fortement importateur et utilisateur d’intrants, ce qui accroit ses émissions de gaz à effet de serre, qui contribuent au réchauffement climatique. À l’inverse, l’agriculture biologique, exemple de modèle agricole n’ayant pas recours aux intrants chimiques est moins émetteurs de gaz à effet de serre. C’est un modèle plus vertueux qui protège les sols, l’air, l’eau, etc. Génération Futures se positionne en faveur d’une transition agricole écologique auprès des décideurs publics. »

Chaque année, du 20 au 30 mars, l’association coordonne la Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides (la SPAP), pour la promotion de modèles agricoles qui ne recourent par aux pesticides de synthèse.

« Générations Futures ne s’arrête jamais dans ses combats, et suit sur le long terme des dossiers majeurs comme le glyphosate, la protection des victimes des pesticides ou encore le dossier des substances perfluorées. Elle reste également à l’affut de toute actualité qui pourrait s’intégrer dans son champ d’action sur la durée. »

Soutenez le combat de Générations Futures contre les polluants chimiques en adhérant ou en faisant un don à l’association en 2022. Chaque geste compte !

Devenir adhérent 👉 ici

Faire un don : 👉 ici

Plus d’informations :

Site web : generations-futures.fr

Instagram : @generationsfutures_

Facebook : Générations Futures

Rendez-vous le mois prochain avec notre 4ème spécialiste !

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