Produits bio et contaminations : le principe « pollueur = payeur » doit s’appliquer

14 février 2018

Les professionnels de la Bio n’utilisent aucun pesticide ni engrais de synthèse et développent un modèle de production fondé sur les équilibres naturels, la vie du sol, l’agronomie et -lorsque c’est nécessaire – des traitements naturels.

Mais la bio représente aujourd’hui moins de 7 % des surfaces agricoles et la chimie de synthèse est utilisée sur les 93 % restants, engendrant une pollution diffuse des sols, des eaux et de l’air.

Pour éviter la contamination de leur production par les pesticides, avec à la clé le risque de perdre leur label, les professionnels de la bio déploient un large éventail de mesures préventives : séparation entre les parcelles bio et non bio, précaution à toutes les étapes y compris au stockage et au transport, analyses de lots, audits fournisseurs, etc. Le respect de ces exigences fait partie du règlement bio et il est soumis au contrôle d’organismes certificateurs accrédités par les pouvoirs publics.

Si ces mesures de précaution permettent de maîtriser le risque de contamination, elles ne permettent toutefois pas de l’exclure complètement. Dans un monde agricole où l’utilisation de pesticides demeure la règle, il peut arriver que des produits bio présentent des traces infimes de ces substances. Ces contaminations sont nettement inférieures à celles observées dans l’agriculture conventionnelle mais de nombreux consommateurs souhaiteraient que la bio rime avec « 0 résidu ».

Comment y parvenir ? En développant la bio partout sur nos territoires ! Chaque nouvelle ferme qui passe en bio, c’est autant de pesticides en moins dans notre environnement et notre alimentation.

Mais la route est encore longue avant que la bio ne devienne l’agriculture majoritaire et, d’ici là, c’est aux filières qui utilisent les pesticides d’assumer les risques qu’elles font peser sur les professionnels de la bio.

C’est donc dans un souci d’équité que nous appelons le Ministère de l’agriculture à instaurer une taxe sur les pesticides afin d’abonder un fonds qui permettra de mieux protéger les filières biologiques du risque de contamination.

Ce fonds pourra notamment :

  • contribuer au coût des mesures que prennent les professionnels de la bio pour se protéger des contaminations ;
  • les dédommager en cas de perte de la qualité bio de leur produit suite à une présence de traces de pesticides.

En protégeant les filières biologiques de contaminations dont elles ne sont pas responsables, ce fonds favorisera leur développement. Il contribuera ainsi à réduire la dépendance de l’agriculture française aux pesticides et a donc toute sa place dans le futur plan de réduction des pesticides que prépare le Ministre de l’Agriculture.


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