Un emballage compostable et refermable pour dire adieu au plastique

22 janvier 2024

Nous inaugurons notre rubrique « Innovations » avec adyPACK, l’emballage refermable et compostable conçu et fabriqué en France. Une alternative écologique aux emballages plastiques traditionnels, responsables de la pollution des océans. Son inventeur Nicolas Cappuccio explique la genèse de ce concept qui pourrait bien être le « game changer » de l’emballage alimentaire et cosmétique.

Les heures des emballages plastiques sont comptées

Une tonne de déchets plastiques est déversée dans les océans toutes les trois secondes. Cela a un nom : le septième continent. Une soupe de déchets qui dérive sur le Pacifique Nord, dont près de la moitié provient d’emballages alimentaires. Ces plastiques tuent 1,5 million d’animaux marins chaque année et impactent 90 % des espèces marines. Une tragédie qu’a pu constater de ses yeux Nicolas Cappuccio, amoureux de la faune marine.

Cet ingénieur quinquagénaire, installé dans les Bouches-du-Rhône depuis une dizaine d’années après une carrière à l’international dans l’industrie, a fait grandir en lui sa vision écologique en même temps que son désir d’entreprendre. Parmi les cases à cocher dans le cahier des charges qu’il s’est imposé : créer une structure industrielle de production autour d’un projet innovant ayant un impact bénéfique pour l’environnement. « J’ai fait le pari du développement de l’emballage papier » confie ce diplômé de CentraleSupélec.

Bien vu : le cadre réglementaire pousse pour chasser le plastique à usage unique. Le Gouvernement s’est en effet donné pour objectif de sortir du plastique jetable d’ici 2040.

La commission européenne travaille quant à elle à de nouvelles mesures visant à favoriser les emballages réemployables pour atteindre la neutralité climatique en 2050.

« D’ici dix à vingt ans, il faudra que tous les emballages soient en papier » anticipe Nicolas Cappuccio. « C’est le sens de l’histoire. »

Un bec verseur pliable pour des réutilisations multiples

L’emballage adyPACK, c’est quoi ? Un sachet léger et souple composé de papier kraft filmé certifié PEFC. Conçu sur-mesure, il peut renfermer des produits alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques : fruits secs, céréales, herbes aromatiques, bonbons, produits cosmétiques ou lessives en poudre, sels de bain, gélules de compléments alimentaires, etc.

L’innovation imaginée et brevetée par le fondateur d’adyPACK, c’est le bec verseur à la cime de cet emballage écologique et refermable. Scellé en usine par thermo soudure, il nécessite d’être coupé pour verser le contenu. Pour refermer l’emballage entre deux utilisations, il suffit de plier le bec verseur puis de l’insérer dans le collier à sa base. Cette simple manipulation va garantir l’étanchéité et ainsi préserver les propriétés du contenu sur l’ensemble de la durée de vie attendue du produit.

Le sachet préformé d’adyPACK est par ailleurs recyclable dans la filière papier/carton, mais aussi compostable. Fabriqué à partir de matériaux biodégradables, il peut être placé dans la poubelle de tri sélectif ou directement dans le bac à compost. « L’un de mes objectifs à terme est de faire certifier tous les sachets adyPACK compostables en compostage domestique » indique Nicolas Cappuccio. Il pointe un autre avantage : la personnalisation de l’emballage sur ses deux faces. « Pas besoin d’y apposer une étiquette, une autre source de pollution qu’il est ainsi possible d’éviter. »

Un choix vertueux et engagé

Le fondateur d’adyPACK doit désormais convaincre les professionnels de l’agroalimentaire et des produits cosmétiques de se convertir à l’emballage écologique. « Il y a de nombreux arguments marketing à valoriser à travers cette démarche : un bénéfice en termes d’image pour la marque, un aspect différenciant, un meilleur score Yuka pour le produit et RSE pour l’entreprise… C’est une opportunité de se démarquer et de se montrer plus vertueux, ce n’est pas du greenwashing. D’ailleurs, nous sommes déjà sondés par les services marketing des marques car elles sont en recherche d’innovations en matière de packaging. »

Présente à l’édition 2023 de Natexpo à Paris Nord Villepinte, la startup de La Ciotat devra surmonter deux difficultés pour se faire sa place sur « un marché gigantesque » dixit Nicolas Cappuccio : le surcoût qu’implique l’utilisation d’un emballage compostable et refermable par rapport à un emballage plastique, et le changement des habitudes pour les consommateurs avec le bec verseur à plier entre chaque utilisation. « Il est évident que ce type d’emballage en papier kraft est plus fragile à manipuler, mais c’est aussi pour cela qu’il est recyclable et compostable. » L’ingénieur est néanmoins confiant dans l’aspect fonctionnel du bec verseur ainsi que dans la pertinence de la proposition de valeur d’adyPACK : « Lorsque nous aurons atteint la maturité industrielle en termes de volume, le surcoût sera largement atténué. Et l’évolution du cadre réglementaire va de toute façon contraindre les industriels à substituer le papier au plastique. »

Plusieurs clients ont déjà adopté l’emballage écologique d’adyPACK en France, mais aussi en Espagne et en Suisse ou encore en Grande-Bretagne. La vague est en marche ; charge à elle de balayer le septième continent.

Présentation du concept en vidéo

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