COP21: Les entreprises s'engagent pour le climat?

11 mai 2016

Le changement climatique a fait la une de l’actualité en fin d’année 2015 avec la tenue de la COP21 à Paris. L’ensemble des états ont pour la première fois acté leur engagement pour limiter l’impact des activités humaines sur le climat. On peut saluer ce premier accord qui est mondial, après l’ancien protocole de Kyoto réunissant qu’une partie des pays ou l’échec de la signature d’un accord mondial à Copenhague en 2009.

Cet accord a refait la une de l’actualité le 22 avril, jour officielle de sa ratification par les chefs d’états à New York. Que contient-il ? Nous pouvons retenir quelques grands points.

-Contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C et si possible en dessous de 1,5°C (le seuil est défini par les scientifiques comme une limite en dessous de laquelle les impacts sur l’environnement sont estimés comme n’étant pas trop significatifs)

– La mise en place d’un mécanisme de financement des transitions énergétiques des pays en développement (fond vert de 100 mds de dollars, abondé par les pays développés)
– La définition en place d’objectifs spécifiques à chaque pays en fonction de son niveau de développement
– La réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre rapide pour atteindre un niveau soutenable par les écosystèmes en 2050
– Un mécanisme de révision tous les 5 ans

COP21 FONTE DES GLACES

Certains diront que l’accord n’est pas suffisamment ambitieux, n’est pas complètement juridiquement contraignant ou que l’ensemble des mécanismes de mise en œuvre ne sont pas tous définis. Certes, il représente plus un début qu’une fin en soi et son effectivité devra être suivie. Mais nous avons assisté à une forte mobilisation de la part de l’ensemble des acteurs démontrant qu’une trajectoire vers un développement durable a été collectivement prise. Tout d’abord les états ont su jouer un minimum collectif faisant passer l’intérêt général des populations et générations futures devant certaines dissensions. Ensuite, la société civile s’est également fortement mobilisée, via des associations, ONG, des collectifs citoyens et même les plus jeunes, qui ont organisé la « COP des Jeunes » (COY) quelques jours avant le sommet mondial. Cet évènement visait à exprimer leur souhait de voir le monde s’engager vers un avenir plus sobre en énergie et où le changement climatique ne soit pas responsable de catastrophes, de perte de la biodiversité, de dégradation des ressources alimentaires, de développement de maladies, de mal-être des populations…

Les entreprises n’ont pas été en reste dans ce mouvement. Souvent pointées du doigt comme étant en partie responsables de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, je suis persuadé qu’elles font également partie de la solution et soutient l’affirmation de leur mobilisation. La tenue de conférences tel que le « Business Climate Summit » en juin 2015 ; l’organisation de simulations des négociations onusiennes sur le climat par le Global Compact France où des chefs d’entreprises se glissent dans la peau de diplomates ou encore la publication par le MEDEF d’un guide « changement climatique : comprendre et agir » contenant des éléments d’explications, des bonnes pratiques et des outils pour les PME ; sont autant d’exemples qui montrent cet engagement du secteur économique. La CGPME a également publié pendant la COP, un guide sur l’éco-conception, en partenariat avec l’ADEME, qui oriente le chef d’entreprise dans la prise en compte de l’environnement dans la conception de ses produits et services.

En effet quelle que soit leur taille, les entreprises peuvent agir à différents niveaux pour réduire leurs émissions de Gaz à Effet de Serre et diminuer leurs consommations d’énergie. L’identification des priorités en fonction du secteur d’activité de l’entreprise est la première étape nécessaire au plan d’action. Elles peuvent se traduire en interne par exemple par : optimiser les processus de production, mettre en place un plan de déplacement pour les employés ou travailler sur le bâtiment (chauffage, éclairage…). C’est également au niveau des achats qu’une entreprise peut choisir des matières et produits qui ont une empreinte carbone plus faible favorisant ainsi les fournisseurs vertueux. Enfin, l’entreprise peut agir sur l’utilisation et la fin de vie de ses produits et services (diminution des déchets, recyclage) via une démarche d’éco-conception.

Anticiper ces mutations majeures de l’économie, des attentes des clients et de la réglementation est évidemment au centre des préoccupations du chef d’entreprise. Il s’agit bien d’anticiper ces nouveaux risques émergents dont les impacts se feront ressentir de plus en plus fortement sur les coûts. Le dirigeant averti en déduira les opportunités d’économie, les opportunités de marchés voire d’image et de mobilisation de ses collaborateurs qu’une démarche environnementale peut lui procurer.

La COP22 se tient à Marrakech en novembre 2016, ce sera l’occasion de faire un premier bilan de l’engagement des acteurs économiques !

Par Sylvain BOUCHERAND, co-fondateur B&L évolution

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