Etude économique: la transformation bio en pleine croissance

10 novembre 2016

En avril 2015, la Fédération Natexbio avait présenté les résultats de la première étude macro économique sur le secteur biologique en France, réalisée par l’Institut ASTERES et présentée par l’économiste Nicolas BOUZOU: chiffres d’affaires, croissance, emplois, exportations, investissements, innovations, perspectives…

Cette année, la nouvelle édition embrasse la diversité du « bio » en étendant l’analyse aux compléments alimentaires, aux cosmétiques, aux produits d’entretien et aux textiles. L’analyse intègre par ailleurs un acteur supplémentaire : le distributeur spécialisé.

Menée sous l’égide de Natexbio, cette étude économique sur la transformation biologique présentée le 9 novembre 2016 à Paris lors d’une conférence de presse a bénéficié de la collaboration des fédérations adhérentes Cosmebio, Synabio et Synadiet ainsi que du travail d’Anne DUPUY, spécialiste des textiles écologiques.

Selon Nicolas Bouzou, l’économie mondiale est engagée dans une vague de destruction-créatrice inédite à l’échelle de l’histoire humaine. Cette vague se traduit par une accélération simultanée des destructions et des créations d’activités, d’emplois et d’entreprises. Elle affecte tous les secteurs y compris les secteurs « traditionnels » comme l’agroalimentaire, les cosmétiques ou le textile. Comme le montrent nos chiffres, le secteur de la transformation bio se situe du côté de la création, ce qui justifie qu’il fasse l’objet d’investigations statistiques approfondies.

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Présentation de l’étude par Nicolas Bouzou (conférence de presse du 9 novembre 2016)

L’étude fournit une vision précise, chiffrée et documentée des évolutions de la transformation et de la distribution spécialisée bio en France. Elle s’appuie notamment sur :

–  Une enquête auprès de 108 entreprises de transformation certifiées bio a été menée.
– Une analyse des comptes déposés aux des tribunaux de commerce par 1 720 transformateurs et distributeurs certifiés bio.

La bio est en croissance sous toutes ses formes. Les transformateurs de l’agroalimentaire, des cosmétiques, des compléments alimentaires, des produits d’hygiène comme des textiles bio ont vu leur activité augmenter en 2014 et en 2015. Les distributeurs spécialisés, eux, guident cette croissance de toute la filière en constituant le fer de lance de la consommation bio. La bio grandit et se transforme : croissance de l’activité implique nouveaux entrants, levées de fonds, processus de fusion, lancement de nouveaux produits, gains de productivité et investissements en masse.

Le segment agroalimentaire constitue le marché emblématique de la transformation bio. En 2015, la transformation de produits agroalimentaire bio en France représente un chiffre d’affaires de 3,5 milliards €[1]. La croissance du segment est dynamique : +18% en 2014 et +15% en 2015. Les exportations sont stables et c’est donc la demande intérieure qui nourrit la croissance de la production. Les transformateurs bio connaissent une phase de mutation exceptionnelle avec des investissements records (+80% en 2014 et +50% en 2015), des gains de productivité historiques (hausse de 40% de la productivité en trois ans) et des taux élevés de lancement de nouveaux produits (53% des entreprises de l’échantillon ont lancé un produit dans l’année). Cette mutation considérable du tissu productif bio dans l’agroalimentaire implique une évolution structurelle des entreprises : les taux de marge[2] s’améliorent (de 2,8% en 2013 à 3,4% en 2015) et la capitalisation augmente rapidement (+10% en 2015).

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Les nouveaux marchés de la transformation de produits biologiques connaissent aussi une croissance soutenue. La production de cosmétiques bio a augmenté de 10% en 2015 et constitue un segment particulièrement innovant (89% des entreprises interrogées ont lancé un nouveau produit dans l’année). Les compléments alimentaires constituent le marché où la bio a la plus forte pénétrationavec 15% des ventes en France. En 2015, la production a continué de croître avec une hausse de 5%. Autre segment non-alimentaire, les produits d’entretien bio gagnent progressivement les paniers des ménages (un ménage sur deux en a acheté en 2014) et leur production a crû de 13% en 2015. Enfin, secteur moins développé et moins structuré, la filière du textile bio a connu une croissance de 3% en France en 2015. La spécificité de ce segment est sa grande ouverture internationale puisque les matières premières sont pour la plupart importées et de nombreuses chaînes de production sont installées à l’étranger.

Cette croissance globale des transformateurs certifiés bio repose notamment sur les réseaux de distribution spécialisée, premier facteur de croissance des ventes en France. Les enseignes bios connaissent une trajectoire similaire aux transformateurs : hausse du chiffre d’affaires (+14% en 2015), amélioration des marges (de 2,1% en 2013 à 4,1% en 2015) et accélération de la capitalisation(+25% en 2015). Un enjeu clef apparaît : les marges des magasins spécialisés bio et les marges des grandes surfaces alimentaires sur les produits bios sont supérieures aux marges sur les produits conventionnels. En sus de favoriser un accès de proximité aux produits bio, la distribution pourrait jouer un rôle fondamental dans l’accessibilité prix des produits via une réduction de ses marges. Le renforcement à venir de la concurrence devrait y inciter.

[1] La totalité des chiffres publiés dans la Synthèse sont sourcés et explicités dans la suite de l’étude.

[2] Mesurés ici par le ratio résultat de l’exercice / chiffre d’affaires.

Télécharger l’étude économique sur la transformation bio au format pdf


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