Bulles bio en Champagne

27 janvier 2016

La viticulture biologique champenoise est en évolution ces dernières années, le nombre des  domaines est en constante augmentation. Elle concerne aujourd’hui 1,4% de la surface  champardennaise de l’AOC.

La viticulture biologique

Elle est pratiquée en Champagne depuis les années 70 (d’abord par sept vignerons) et reconnue en France depuis 1981.

La viticulture biologique protège l’environnement (nappes phréatiques, la faune et la flore du sol) et préserve la biodiversité. Elle respecte le vivant et se caractérise par :

– L’absence de produits chimiques de synthèse et d’OGM
– Une utilisation réduite d’éléments naturels : le soufre, le cuivre, l’argile

Le vin bio est le reflet de ce terroir respecté.

La certification

EU_Organic_Logo_Colour_54x36mm

 

Etre certifié en viticulture biologique implique de respecter la réglementation européenne sur la production biologique qui interdit l’usage de pesticides de synthèse et d’engrais chimiques.

 

 

demeter_logo

La biodynamie utilise en complément des préparations naturelles et tient compte de l’influence cosmique. Ce label atteste qu’un produit respecte le cahier des charges Demeter de l’agriculture biodynamique.

 

En Champagne, pour pouvoir prétendre commercialiser un vin bio, le vigneron doit pratiquer la viticulture biologique depuis 6 ans minimum, (4 ans pour obtenir des raisins bio incluant la phase de  conversion et 2 années de vinification).  Les contrôles sont réalisés par un organisme indépendant, au moins une fois par an et de manière  inopinée autant de fois que nécessaire. Des analyses de feuilles, de raisins ou de vin sont effectuées pour s’assurer de l’absence de résidus de pesticides.

La vinification bio

Le règlement européen de vinification biologique n°203/2012 est entré en vigueur depuis le 1er août 2012 et se décline en quatre axes :

Ingrédients bio

Tous les ingrédients entrant dans la composition du vin doivent être certifiés : les raisins, bien sûr, mais aussi le sucre et les moûts concentrés.

Additifs et auxiliaires

La liste des additifs et auxiliaires est une liste positive : seules sont autorisées les substances qui y sont inscrites. Cette liste est annexée au règlement n°203/2012. Par exemple, sont autorisés la perlite, la cellulose, les levures, l’acide citrique, le charbon, etc. Ils doivent provenir de matières premières biologiques si elles sont disponibles.

Dioxyde de soufre

La teneur en dioxyde de souffre est fonction du type de vin mais aussi de sa teneur en sucre. En Champagne, la limite est par conséquent de 155 mg/L. A noter que des dérogations peuvent être accordées en cas de conditions climatiques exceptionnelles. Page 4 Association des Champagnes Biologiques

Pratiques œnologiques

La liste des pratiques œnologiques est une liste négative : elle mentionne les pratiques interdites en vinification bio, à savoir la concentration partielle par le froid, l’élimination du SO2 par des procédés physiques, la stabilisation tartrique par électrodialyse ou échangeurs de cations et la désalcoolisation partielle. Deux pratiques font l’objet de restrictions : le traitement thermique ne doit pas dépasser 70°C et la taille de pores pour la centrifugation et la filtration doit être supérieure à 0,2 µm. Enfin, certains procédés sont pour l’instant autorisés mais feront l’objet d’une réévaluation avant le 1er août 2015. Il s’agit des traitements thermiques, des résines échangeuses d’ions et de l’osmose inverse.

La production de champagne bio

Près d’un vigneron bio sur deux pratique la vente directe (45%), ceci est dû au fait que les vignerons  bio sont majoritairement des récoltants-manipulants. Une vingtaine de domaines commercialisent du champagne élaboré à partir de raisins issus de  l’agriculture biologique.

Elle concerne 119 domaines (estimation année 2015) et un peu plus de 438 ha de vignes dont 132 en conversion (Source Agence Bio estimation 2015).

Ces domaines se répartissent entre les départements de l’Aube, de la Marne et de l’Aisne.

Certains ne commercialisent pas encore de champagne bio en raison des délais de conversions, de vinification et de champagnisation, soit au minimum 6 ans (les raisins sont certifiés bio à partir de la 4ème vendange suivant la première année de conversion, puis 2 années minimum de vinification).

De nombreux vignerons non bio s’intéressent aux pratiques de la viticulture et de la vinification bio notamment en participant aux formations organisées chez les vignerons certifiés, ce qui laisse présager une évolution des conversions.

Par L’ACB (Association des Champagnes Biologiques)

En 1998, quelques vignerons précurseurs de la viticulture biologique en Champagne créent l’Association des Champagnes Biologiques (ACB). Aujourd’hui l’association regroupe plus de 55 membres actifs et des sympathisants. Tous partagent les mêmes convictions et le même engagement en faveur d’une viticulture plus respectueuse.

Classés dans :


Articles récents dans la même catégorie

+

Inscrivez vous à notre newsletter

Vous acceptez de recevoir nos derniers articles par email
Vous affirmez avoir pris connaissance de notre Politique de confidentialité.