Comment Cosmébio initie la transition écologique des emballages de produits cosmétiques

2 avril 2024

Le secteur de la cosmétique aussi s’agite pour donner une seconde vie à ses emballages ! Face au compte à rebours de la loi Agec, l’association Cosmébio a impulsé l’expérimentation d’un projet de réemploi des contenants cosmétiques : Cosm’N Pack. Un modèle qui fait déjà des émules au-delà de l’univers de la cosmétique bio.

100% d’emballages plastiques recyclés d’ici 2025, et plus aucun emballage plastique à usage unique à l’horizon 2040 : la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 février 2020 invite les acteurs de la cosmétique à revoir leur copie en matière de conditionnement de leurs produits. C’est la mort programmée des traditionnels tubes de maquillage, bouteilles de gel douche et autres sachets qui peuplent les rayons hygiène & beauté de la grande distribution !

Par nature et par conviction, la cosmétique bio est déjà à l’avant-garde en matière d’éco-emballage. Le packaging doit en effet refléter les valeurs éthiques portées par la marque, et le cahier des charges COSMOS du label Cosmébio encadre strictement les matériaux utilisables (ni polystyrène, ni PVC ni tout autre plastique chloré ou contenant du styrène). L’éco-packaging – voire le zéro emballage dans la cosmétique solide – est donc une composante à part entière dans la démarche des marques proposant des produits d’hygiène et de beauté naturels et durables.

Des partenaires locaux pertinents et investis

En 2020, l’association Cosmébio a initié un projet afin de promouvoir des alternatives aux emballages plastiques pour mieux anticiper leur disparition. Cette démarche de transition environnementale, soutenue par l’Ademe et la fab.t – la fabrique d’entreprises du territoire de Valence Romans Agglo –, a d’abord pris la forme d’un groupe de travail invité à plancher sur le réemploi des contenants cosmétiques. Son atout : sa situation géographique dans le bassin bio historique entre Valence et Romans. Les adhérents de Cosmébio mobilisés sur la question du réemploi ont ainsi pu bénéficier de l’accompagnement de Panabee, spécialiste de la coordination de projets éco-innovants. Et ils ont trouvé avec la startup « Ma bouteille s’appelle Reviens » un allié opérationnel pour mener une expérimentation, à moins de 20 minutes de là !

« Ma bouteille s’appelle Reviens » est portée par l’entreprise Locaverre créée en 2017. Elle dispose d’une unité de lavage à Chabeuil à l’est de Valence depuis 2019, afin de laver des contenants tel que des bouteilles et des pots recueillis via des points de collecte sur le territoire de la Drôme-Ardèche. Ils passent par un tunnel effectuant un lavage par aspersion séchage, ou une laveuse assurant un lavage par immersion puis injection à eau soudée à 70 degrés. Ces process sont dévolus aux contenants alimentaires, il restait donc à les adapter à la cosmétique pour déterminer une liste de contenants réemployables, dans un secteur sans norme préexistante en matière de propreté comme cela peut exister dans l’hygiène alimentaire avec les principes de l’HACCP. Une machine a par ailleurs été spécialement dédiée au projet Cosm’N Pack.

L’expérimentation touche à sa fin

Une phase exploratoire a d’abord permis de sélectionner une vingtaine de contenants afin d’effectuer un premier état des lieux du lavage en cosmétique. Plusieurs tests ont été menés sur des emballages constitués de verre, d’aluminium, de plastiques, d’inox ou encore de galéniques, en collaboration avec 19 marques de la cosmétique bio. À partir de là, un protocole de lavage a pu être rédigé pour chaque emballage à nettoyer en vue d’un réemploi. Puis le projet Cosm’N Pack a pu entrer dans sa phase d’expérimentation sur le secteur Drôme-Ardèche : des points de collecte ont été disséminés sur le territoire, notamment dans des enseignes de magasins bio (Biocoop, La Vie Claire) ainsi que dans des pharmacies partenaires.

La phase d’expérimentation a pu prendre le relais à l’automne dernier dans 68 points de vente avec un signe distinctif apposé sur les emballages concernés : le logo « Ramenez moi en magasin », avec un QR code menant à toutes les explications sur l’opération menée par Cosmébio. Au total, plus de 200 références de produits ont été proposées par les marques pour faire partie cette initiative régionale.

Un premier bilan sera tiré en ce mois d’avril à partir des données collectées (volume et état des contenants ramenés, délai entre l’achat et le dépôt du contenant usager, etc.) pour se faire une idée plus précise de la viabilité du réemploi dans la cosmétique bio. Et pouvoir restituer un retour d’expérience aux adhérents de Cosmébio, afin de les guider dans cette démarche.

La phase d’expérimentation a pu prendre le relais à l’automne dernier dans 68 points de vente avec un signe distinctif apposé sur les emballages concernés : le logo « Ramenez moi en magasin », avec un QR code menant à toutes les explications sur l’opération menée par Cosmébio. 

Le projet Cosm’N Pack inspire. Il a essaimé au-delà des frontières du secteur de la cosmétique bio. Neuf géants de la beauté tel que L’Oréal, Clarins ou encore Sephora s’en sont inspirés pour mener collectivement un projet similaire de consignes d’emballages hygiène & beauté.

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