Comment les cosmétiques bio résistent aux changements d’habitudes de consommation

18 décembre 2023

Cosmébio a confié à Senseva la réalisation d’une étude sur les comportements des consommateurs afin de mesurer la notoriété du label, mieux comprendre la crise de la bio et disposer des arguments pour y répondre. Cette dernière le conforte sur ses fondamentaux, tout en pointant le frein du prix.

Un reflux réel des achats de produits bio

Parmi un panel de plus de 1500 répondants interrogés début octobre, ils sont 73 % à déclarer avoir acheté des produits alimentaires certifiés bio au cours des douze derniers mois, et 44 % pour des produits cosmétiques et d’hygiène bio. C’est mieux qu’en 2016 (respectivement 61 % et 31%), mais c’est en recul par rapport à 2020 et 2022, période qui représente le pic de consommation pour le secteur. « C’est un reflux » observe Damien Sineau, président de Cosmébio, qui remarque néanmoins que les acheteurs fidèles ont majoritairement augmenté (32%) ou maintenu (53%) leurs achats de cosmétiques bio sur l’année écoulée. Et ils sont plus nombreux encore à ne pas envisager de diminution dans les six prochains mois (92%), preuve que la crise de la demande n’est pas appelée à se figer sur la durée.

Le prix, un frein primordial en période d’inflation

« Les arbitrages qu’impose l’inflation sur les prix dans le budget des ménages se font au détriment des produits bio chez certains consommateurs » admet Damien Sineau. Chez les 14 % de répondants adeptes du bio qui ont diminué leurs achats de produits cosmétiques bio, le prix élevé est en effet la première raison avancée, devant la baisse de leur budget cosmétique. Et chez ceux qui ont déclaré ne jamais avoir acheté de produits cosmétiques et d’hygiène bio, l’argument du prix demeure de loin le principal frein, loin devant la problématique de la praticité ou le manque de confiance sur l’efficacité. Idem pour ceux qui ont cessé d’en acheter, pour qui le manque d’offre dans les magasins qu’ils fréquentent ressort comme la seconde raison invoquée.

Le label Cosmébio, connu et reconnu

Dans la jungle des labels, Cosmébio sort du lot. Il apparaît sur le podium des labels et certifications les mieux identifiés par le panel : trois répondants sur dix connaissent parfaitement ses engagements et seulement 12 % ne connaissent pas son nom. Huit autres labels et certifications dans l’univers des produits cosmétiques et d’hygiène ne franchissent pas la barre des 50 % de notoriété dans la même étude ! « Cosmébio est un label reconnu, et c’est aussi un label qui apporte de la valeur aux produits sur lesquels il est apposé » se réjouit Damien Sineau. L’étude menée par Senseva indique en effet que la présence du logo Cosmébio déclenche 20 % d’achats en plus, tandis que l’absence de logo de certification diminue la préférence donnée au produit en question de 32 % au rayon cosmétique et hygiène.

Une clientèle féminine, familiale et CSP+

Qui sont les acheteurs de produits cosmétiques et d’hygiène bio ? Les deux tiers sont des femmes et des personnes en couple, et plus de la moitié possède une famille. « C’est souvent à l’arrivée des enfants que l’on change ses habitudes de consommation pour des produits plus sains » souligne le fondateur d’Alphanova Santé. Sans surprise, les CSP+ sont sur-représentés parmi cette clientèle, de même que la tranche 25-54 ans. « Les seniors n’ont pas été élevés dans le même contexte environnemental et sont généralement moins sensibles à ces enjeux. Quant aux plus jeunes, ils sont plus sensibles au marketing greenwashing des marques que l’on peut voir sur les réseaux sociaux, en plus de la problématique de pouvoir d’achat. »

Santé, environnement, qualité… et curiosité

Les motivations des clients de produits cosmétiques et d’hygiène bio sont en adéquation avec la promesse des marques adhérentes au label Cosmébio : préserver sa santé (58%), éviter les produits nocifs (57%) et préserver l’environnement (50%). Viennent ensuite le plaisir de produits de qualité (43%) et le made in France (34%). Chez les personnes qui n’en ont pas acheté récemment, la curiosité est le premier moteur (39%), devant les arguments de santé (31%) et de qualité (29%). 

Les solides ont la vie dure

L’étude de Senseva pour Cosmébio dresse aussi un état des lieux des produits cosmétiques bio alternatifs. Si les « rechargeables » trouvent grâce auprès des consommateurs habitués du bio (gels douche, shampoings), les produits solides peinent davantage à convaincre. Crèmes de soin visage, dentifrices, parfums ou crèmes solaires – et plus encore les déodorants en poudre – pâtissent d’une expérience utilisateur négative, tandis que leur manque de praticité est un frein à l’achat.

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