Claude Gruffat: « La façon moderne de produire l’alimentation sans dégrader l’environnement, c’est l’agriculture biologique »

21 décembre 2017

Les États généraux de l’alimentation se terminent jeudi 21 décembre, après avoir été lancés le 20 juillet à Paris. Ils visent à réfléchir à l’agriculture de demain, et notamment au développement de l’agriculture biologique. « On aura besoin de 60 000 producteurs de proximité en bio de plus dans les cinq ans », estime Claude Gruffat, invité de L’interview éco sur franceinfo, mercredi soir. Le président de Biocoop, premier réseau de magasins bio en France dont le chiffre d’affaires en 2017 va dépasser le milliard d’euros souhaite que « la France devienne le premier pays producteur de bio d’Europe ».

franceinfo : En France, la consommation de produits bio est en hausse de 22%. Vous arrivez à suivre ?

Claude Gruffat : On peut arriver à suivre. Après, la question est de savoir si l’agriculture accompagne cette transition et cette montée en puissance de la demande. Si les citoyens demandent de plus en plus de produits bio, il n’y a pas de raison que l’agriculture française n’accompagne pas cette demande et ne se développe pas. Pour l’instant, elle suit avec un temps de retard. On ne peut pas dire qu’elle ne suit pas, car 70% des matières premières consommées en bio en France sont produites en France. La France est le troisième pays européen en production bio. Mon souhait est que la France devienne le premier pays producteur de bio d’Europe, d’abord pour satisfaire la demande en France et puis peut-être pour pouvoir exporter. En Europe, il y a des pays importateurs notamment en Europe du Nord et il y a un vrai marché auquel on ne s’intéresse pas.

 

 

Que proposez-vous pour doper le bio ?

Un vrai plan d’installation de paysans de proximité en bio. On a de plus en plus de demandes de produits de proximité en bio et d’autres domaines, mais on n’a pas le volume et les producteurs pour le faire. On aura besoin de 60 000 producteurs de proximité en bio de plus dans les cinq ans par rapport à ce que l’on a aujourd’hui. Pour ce qui concerne Biocoop, on travaille avec 6 000 producteurs de proximité, on aura besoin d’en avoir 14 000 dans 5 ans. Et puis, il y a un plan de conversion en bio qui est nécessaire.

Le bio représente 4% de l’ensemble de nos dépenses alimentaires. Est-ce qu’on ne va pas atteindre un plafond ?

À un moment où les gens recherchent de plus en plus de qualité dans leur alimentation, le bio répond évidemment à cette notion de qualité. Les pesticides dans l’alimentation et les perturbateurs endocriniens qui posent de plus en plus de problématiques, il va falloir y répondre et trouver un modèle d’agriculture. Il existe : c’est l’agriculture biologique. Il faut maintenir une agriculture de proximité, avec les circuits courts, de la qualité alimentaire, du plaisir et du goût dans l’assiette. On peut se nourrir sur la planète et nourrir de plus en plus de personnes en préservant l’environnement avec un mode d’agriculture bio. La façon moderne de produire l’alimentation sans dégrader l’environnement, c’est l’agriculture biologique.

Source: France info


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