Entre production agricole et produits alimentaires, les fournisseurs d’ingrédients opèrent aussi leur transition

23 décembre 2019

Les rayons de nos magasins alimentaires évoluent massivement pour proposer aux consommateurs des produits plus sains, plus respectueux (de la planète, des animaux et des hommes) et plus transparents. En amont, de plus en plus de fournisseurs d’ingrédients se montrent également proactifs en la matière. Et on peut remarquer d’années en années comme le paysage de salons comme le Food Ingredients Europe (FIEurope) bouge. Ce salon, qui a eu lieu du 3 au 5 décembre à Paris Villepinte, réunit toute l’offre des ingrédients alimentaires avec plus de 1700 exposants.

En voici quelques faits marquants témoignant de la transition qui s’opère sur toute la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire.

De plus en plus d’exposants bio

Si la zone dédiée « Organic Ingredients » regroupait une 50aine de fournisseurs, on pouvait rencontrer plus de 315 exposants proposant une offre bio sur le salon (soit plus de 18,5% des exposants. Et cette offre ne se cache plus… l’Eurofeuille s’affiche désormais en grand sur les stands, les catalogues bio sont en tête de gondole et la largeur des gammes bio s’étend.

Les fournisseurs qui vont au-delà du bio

De nombreux stands ne communiquent plus « produits » mais « démarches ». Des vidéos mettant en avant les producteurs, à l’affichage des logos RSE, commerce équitable,… en passant par la mise en place de blockchains sur les filières, les fournisseurs font valoir leurs engagements durables et/ou responsables pour répondre aux besoins des transformateurs. Reste à savoir quelle part de leurs marchés cela représente ?

Photo Gaëlle FREMONT, INGREBIO

Comme les entreprises historiques en transformation ou distribution bio, les fournisseurs pionniers sur l’agriculture biologique tentent de se démarquer en allant plus loin. En communiquant plus sur ce qu’ils font déjà, en labellisant leurs filières, leurs démarches,… ils apportent les garanties dont ont besoin les acheteurs. D’autres actions permettent d’aller encore plus loin avec des projets qui ont été présentés de reforestation ou d’agroforesterie, de compensation carbone, ou de valorisation de co-produits pour réduire le gaspillage.

Des ingrédients durables prometteurs

Sans surprise les ingrédients végétaux surdominent les salons Ingrédients comme le FIEurope, avec au premier plan ceux les plus riches en protéines. On y retrouve les légumineuses sous toutes leurs formes (farines, extrudés, texturés, pâtes, semoules…), et en particulier dans les solutions d’alternatives à la viande. Mais la star du salon cette année était sans conteste le chanvre. Sans parler du titrage en CBD qui n’est pas encore officiellement valorisable en Union Européenne, les fournisseurs mettent en avant la localité de cette ressource (graines, huile ou farine) et ses bénéfices santé.

Viennent ensuite les algues, particulièrement présentes sur le salon, que ce soit pour leur intérêt nutritionnel ou pour leurs propriétés fonctionnelles. Elles représentent aussi une ressource durable inégalée, d’autant si les méthodes de culture et de récolte restent respectueuses.

Une tribune pour l’agriculture biologique

Hormis l’existence d’un pôle bio depuis plusieurs années sur ce salon, deux autres signaux forts marquent l’importance que prends l’agriculture biologique sur le marché.

La remise des prix Innovation du FIEurope (FIE Innovation Awards) inclus dorénavant une catégorie dédiée à l’offre bio : Organic Champion Awards. 

Et le programme d’animation du salon réservait, pour la première fois, 2h de conférences aux enjeux de la Bio. Un « Organic Spotlight » où se sont succédées des interventions sur les tendances et défis des ingrédients biologiques, avec Gaëlle Frémont d’Ingrébio, sur les évolutions réglementaires à venir avec Michel Reynaud d’Ecocert, représentant d’IFOAM EU et sur les attentes consommateurs avec Luke Orphanides de Nailbiter, entreprise américaine qui analyse le comportement des consommateurs en magasin. Ce dernier a pu mettre en lumière par ces analyses d’achats bio, à quel point les consommateurs attendaient aujourd’hui encore plus que juste la certification bio.

Auteur : Gaëlle FREMONT, INGREBIO

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