Marché bio français: +15,7% en 2018

29 août 2019

La consommation de produits biologiques en France a connu une croissance annuelle inégalée en valeur, supérieure de 1,2 milliard d’euros, pour la troisième année consécutive. Une croissance qui vient conforter les attentes des Français pour une plus large présence des produits bio(1). Les produits et les circuits de distribution qui progressent le plus reflètent une démocratisation de la consommation des produits alimentaires bio qui représente désormais 5 % des achats alimentaires des ménages. Cette vigueur du marché profite à une production bio française, elle aussi en plein essor.

Près de 5 % d e la consommation alimentaire des ménages en bio

En 2018, la valeur des achats des produits alimentaires biologiques est estimée à 9,7 milliards d’euros, soit une croissance de + 15,7 % par rapport à 2017. Ces achats de produits biologiques se répartissent entre les achats des ménages et ceux de la restauration hors foyer :

9,139 milliards d’euros d’achats TTC des ménages sont consacrés aux produits bio, ce qui représente près de 5 % de leur consommation alimentaire (2). En 2018, en moyenne, les Français ont dépensé 136 euros par an et par habitant . Pour la troisième année consécutive, ces achats ont progressé de 1,2 milliard d’euros, soit + 15,4 % entre 2017 et 2018.

555 millions d’euros hors taxes de produits bio achetés par la restauration hors domicile dont 319 millions d’euros en restauration collective à caractère social qui affiche un dynamisme record (+ 28 % depuis 2017) en écho aux annonces de la loi dite Egalim (4) et aux attentes des consommateurs (5), et 236 millions d’euros en restauration commerciale (+ 14 %).

Le poids de la grande distribution renforcé

Alors que de 2011 à 2016, les ventes en magasins bio progressaient plus vite que dans les enseignes généralistes, avec notamment une année record entre 2015 et 2016 à + 25 %, en 2018 de nouvelles tendances émergent.

Sources: Agence BIO – AND-i
Sources: Agence BIO / AND-i 2018


La grande distribution enregistre quasiment la moitié (49 %) des achats de produits biologiques des ménages. Cette part de marché record résulte du développement, depuis 2017, des linéaires et des gammes bio en marque de distributeur comme en marque nationale. Le chiffre d’affaires des enseignes généralistes a été multiplié par près de 1,5 entre 2016 et 2018 (+ 22 % entre 2017 et 2018). Si, selon IRI lnfoscan Census, les hypers et supers conservent les trois quarts de ce chiffre d’affaires, la croissance est plus forte dans les canaux du drive (+ 77 °o entre 2016 et 2018 pour atteindre 9 % des parts de marché), des magasins de proximité (+ 62 % pour 11 % des parts de marché) et de façon plus ténue, du hard-discount.


Les ventes en magasins spécialises bio poursuivent leur progression, plus en retrait de façon moins forte avec +77%. Leur part du marché bio est à 34 %, en recul de 2 points. Même si les magasins spécialisés bio en réseau connaissent toujours une expansion liée aux ouvertures de magasins, les indépendants affichent, quant à eux, un léger recul de leur chiffre.

La vente directe conserve 12 % des parts de marché en 2018. Elle affiche un dynamisme à 2 chiffres ( + 12,8 %) qui ne repose pas uniquement sur le vin comme en 2017.

Le circuit des artisans et commerçants bénéficie de l’engagement de nombreux boulangers artisanaux. (+ 10,3%)

Un développement de tous les produits

Dans le marché alimentaire bio, de façon structurelle, plus de la moitié des ventes en valeur est réalisée au rayon frais. La répartition des achats, selon les grandes familles de produits, évolue peu. Depuis ces trois dernières années, l’ensemble des familles de produits connaît une croissance à deux chiffres.

• L’année 2018 amorce un tournant : les produits animaux se développent plus fortement que les années précédentes. Les ventes du rayon des viandes (+ 21 %), de façon très marquée pour les viandes de porcs (+ 33 %) et de volailles (+ 22 %), ainsi que les ventes de la crèmerie (+ 20 %), en particulier des produits laitiers (+ 25 %) progressent. L’arrivée de volumes bio plus élevés en 2018 a bien été valorisée grâce à des filières qui ont su s’adapter aux exigences du bio et aux envies de variété des consommateurs pour les produits laitiers : beurre, crème, fromages et desserts lactés se sont développés tant du côté des fabrications que des ventes.

Sources: Agence BIO / AND- international 2019

• Plus modestes, les rayons des surgelés et du traiteur/plats préparés augmentent rapidement (respectivement + 29 % et + 22 %). Encore confidentielles, les bières et cidres (+ 27 %) poursuivent leur essor initié en 2017 qui témoigne du succès des gammes premiums pour ces boissons. Le développement de l’offre de la viande de porc, de volaille, du rayon traiteur, de l’épicerie et des boissons alcoolisées en grande distribution est très forte avec une progression excédant de 9 points celle de tous les circuits de distribution confondus. Elle dépasse de 5 points la boulangerie, la charcuterie et les produits laitiers.

Cela témoigne de l’effort de la grande distribution et des marques nationales pour sécuriser les approvisionnements et construire des filières. Cela témoigne aussi de l’élargissement des gammes notamment dans le drive et les magasins de proximité.

A chaque produit son réseau de distribution

Selon les catégories de produits, les circuits de distribution assurent une part plus ou moins importante des achats :

• les magasins spécialisés représentent le premier circuit de distribution des fruits et légumes bio (43 % des ventes contre 45 % en 2017), devant les grandes et moyennes surfaces (34 %). L’épicerie sucrée et salée occupe toujours la première place du circuit des magasins spécialisés, devant les fruits et légumes, le rayon crèmerie et le pain.

• la GMS est le premier circuit de distribution du secteur de la crèmerie avec 82 % des ventes de lait (78 % en 2017) et près des deux tiers des ventes d’œufs bio, devant l’épicerie, les fruits et légumes et le pain.

la vente directe est spécialement développée dans les secteurs du vin (41 % des ventes -1 % par rapport à 2017) et des fruits et légumes (22 %, +1 % par rapport à 2017), devant la viande et les produits laitiers, notamment les fromages.
(suite)
Les ventes assurées par les artisans-commerçants concernent majoritairement le vin (via les cavistes 19 %), les viandes ainsi que le pain (12 %).

Répartition des circuits de distribution au sein des achats des ménages par famille de produits bio en 2018

Marché bio en Europe : la France bientôt n° 1 !

En 2017, les achats des produits biologiques dans l’Union européenne s’élevaient à 36,8 milliards d’euros avec une croissance annuelle de + 11,3 % versus 2016. Plus de la moitié de ces achats étaient réalisés en Allemagne (10,3 milliards d’euros) ou en France. Troisième marché bio, l’Italie, arrive assez loin derrière avec 3,6 milliards d’euros. En 2018, le marché allemand s’est montré moins dynamique qu’en France : il progresse de + 5,5 % pour atteindre 10,9 milliards d’euros hors restauration hors foyer, soit 5,5 % des achats alimentaires des ménages.

Avec une progression à deux chiffres à + 15,7 %, les chiffres du bio dans l’alimentaire français, s’approchent rapidement de ceux outre-Rhin.

Évolution des cinq principaux marchés de l’UE
N.B. Chiffres d’affaires en milliard FUR sauf pour le Royaume-Uni en GPB – Source Agence Bio d’après différentes sources européennes milliards Eur milliards de GBP


(1) Source Baromètre de perception et de consommation des produits alimentaires biologiques, SPIRIT INSIGHT, 2019.
(2) Source: Plus précisément 4,8%. Source Agence BIO/AND-International. INSEE.
(3) Source : Sur la base des 66 992 699 d’habitants en France du Bilan démographique 2018 de INSEE.
(4) Source : Loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable fixant un objectif de 20 % de produits bio dons les achats en restauration collective
(5) Source: Plus de 7 de Français sur 10 sont intéressés par une offre d’aliments bio en restauration collective selon le Baromètre de perception alimentaires biologiques, Agence BIO / SPIRIT INSIGHT, 2019.

Source: Bio Linéaires n°84 Juillet /Août 2019


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