Retour sur Biofach 2016

25 février 2016

Avec plus de 2540 exposants, Biofach 2016 a attiré 8% d’entreprises de plus que l’année dernière. Côté visiteurs, il est trop tôt pour avoir des chiffres mais, aux dires de plusieurs adhérents, cette édition aurait été un peu plus calme que la précédente…A moins que ce ne soit les exposants qui s’habituent à l’effervescence des salons en ces temps de boom du marché de la bio !

Comme chaque année, le Synabio a profité du salon pour rencontrer les exposants et participer à une série de rendez-vous institutionnels. Voici un aperçu de ce Biofach 2016 vu de notre fenêtre.

Les marchés bio en Europe et ailleurs

Les conférences « marchés de la bio » ont encore attiré du monde cette année : salles combles pour les conférences sur les marchés allemand et américain.

On observe en Europe et aux Etats-Unis de belles croissances des marchés bio, et toujours la même question : est-ce structurel ou conjoncturel ? Qu’est-ce qui explique de telles croissances ? Est-ce que ça va durer ? Les interventions et échanges avec la salle sont encourageants et optimistes pour l’avenir, avec quand même une inquiétude partagée par tous : comment accompagner le développement à la production pour répondre aux besoins du marché et sécuriser les approvisionnements ?

BIOFACH 2016 people

Quelques points marquants :

– en Allemagne, la croissance observée en 2015 est en grande partie faite par l’extension des gammes proposées en supermarchés (discounters en particuliers) et non sur les magasins spécialisés. L’intervenante allemande souligne que le marché bio végétarien n’atteint pas les objectifs attendus, notamment du fait du développement d’une offre végétarienne conventionnelle importante

– La croissance amorcée en Grande Bretagne après une période de repli s’est confirmée en 2014 (+ 4%).

– Phénomène en Suède : une croissance de 45% des ventes de produits bio en 2014 et une croissance annoncée supérieure à 30% pour 2015.

– Aux Etats-Unis, très belle croissance également du marché des produits bio et naturels : les ventes de produits bio atteignent 39 milliards de dollars en 2014. Les 2 intervenants ont fait ressortir les grandes tendances sur le marché américain (innovation et liens avec la recherche scientifique, appartenance à une communauté, « snacking-santé »…) et apporté des réponses concrètes aux entreprises qui souhaitent investir le marché américain (Comment ça marche ? Quelles enseignes cibler ? Quels circuits et intermédiaires ?). Si vous êtes intéressés, faites-le nous savoir, nous vous transmettrons des éléments complémentaires et les contacts des intervenants. A noter également, notre rencontre IFOAM EU – OTA qui se poursuivra avec des réunions téléphoniques mensuelles auxquelles participera le Synabio pour entretenir ces liens.

La FAO estime les coûts cachés de la production agricole industrielle

2.33 milliers de milliards de dollars par an : c’est l’estimation des coûts cachés sur l’environnement de la production agricole réalisée par la FAO.

Lors d’une conférence organisée par IFOAM à Biofach, la FAO présentait son rapport intitulé « Natural capital impacts in Agriculture« . Il donne une estimation de l’impact des productions végétales et animales sur l’eau, le changement climatique, les polluants des sols et de l’air ainsi que l’utilisation des terres arables.

Markus Arbenz IFOAM - Organics International OK

Markus Arbenz Executive Director –  IFOAM

D’après le rapport, l’empreinte écologique de la production alimentaire serait au final supérieure de 50% à la valeur des denrées produites !

Au delà de ces chiffres effarants, cette rencontre a permis de faire le point sur diverses approches qui visent à quantifier les impacts de la production agricole. De nombreuses questions méthodologiques restent en suspens et au final un choix devra être fait : reviendra-t-il au consommateur « bien informé » de privilégier les systèmes plus respectueux de l’environnement ou faudra-t-il mettre en place des règlementations techniques ou fiscales pour les favoriser ?

Révision du règlement : la Commission sous pression

Comme les deux années précédentes, IFOAM Europe organisait une série de rencontres avec les institutions européennes sur la révision du règlement bio. 

Alors que les trilogues ont débuté depuis un mois, la Commission européenne ne semble pas décidée à négocier et campe sur ses positions initiales, contre l’avis du Parlement et du Conseil. Les désaccords entre ces trois institutions concernent des points essentiels : les seuils « pesticides », la mixité et le contrôle annuel par exemple.

Le ton a parfois été vif, certains membres d’IFOAM Europe fustigeant l’attitude peu constructive de la Commission européenne. Lors d’une rencontre organisée avec les ministères, IFOAM EU a invité les états membres à intervenir officiellement auprès de l’unité bio de la Commission afin de débloquer la situation.

Recherche et transformation biologique

ne session d’une journée d’échange autour de la recherche en bio était organisée sur le salon par IFOAM EU et le FIBL.

La matinée était consacrée à la recherche et l’innovation par et pour les entreprises. Les sujets traités et questions posées sont tout à fait en phase avec les travaux que nous menons en France dans le cadre du RMT TRANSFO BIO.

Bonne nouvelle : si les travaux de recherche ont beaucoup concerné l’amont agricole jusque là, IFOAM EU et la Commission souhaitent qu’un travail sur l’innovation et la recherche pour la transformation soit mené.2016-2017 seront consacrées à la définition des priorités pour l’aval des filières avec l’objectif de mener des programmes de recherches en 2018-2020.

Quelques mots-clés issus des échanges :  procédés innovants, emballages, compétitivité, santé, environnement, attentes des consommateurs et du marché…

Nouveautés produits ?

Pas de révolution au rayon des nouveautés présentées à Biofach : nous restons dans la lignée des innovations 2015 : chia, coco et vegan ont le vent en poupe !

Côté surgelés quelques vraies nouveautés et une place plus grande sur les étagères, avec en particulier des glaces qui s’inscrivent dans ces tendances : lait de coco, graines diverses…

Les packagings évoluent avec une offre « snacking » qui s’étoffe et la volonté de proposer des emballages à messages plus drôles, modernes, étonnants ou qui interpellent (que pensez-vous de la marque Bio-bandits ?). Chocolats et chips s’inscrivent dans ces tendances.

Source: Synabio

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