Vin bio en magasin: un marché à reconquérir

7 février 2014

Une croissance de la demande importante mais insuffisante

En 2012, le vin bio représentait 10% des ventes des produits alimentaires biologiques en France pour un chiffre d’affaires de 413 millions d’euros, soit une croissance de 15% en 1 an (le CA en 2007 était de 249 millions, ce qui représente une croissance de 66% en 5 ans).

Si elle peut sembler forte, en particulier dans le contexte de crise économique que nous connaissons, cette augmentation de la consommation de vin bio reste inférieure à la progression des volumes de vin biologique: +41% en un an (estimation des volumes avec rendement de 40hl/ha, d’après les données des surfaces en AB en 2011 et 2012 de l’Agence Bio).

L’augmentation de l’offre permet donc aujourd’hui de développer de nouveaux marchés et de toucher de nouveaux consommateurs. N’étant plus en situation de pénurie, l’offre concerne désormais toutes les gammes et tous les types de vins: la consommation peut se développer à un rythme plus soutenu.

Part de marché des magasins bio: -7% en 5 ans

A la différence de ce que l’on observe pour le vin conventionnel, acheté à plus de 80% en grandes et moyennes surfaces pour la consommation à domicile, pour le vin bio, la vente directe reste toujours le principal circuit de distribution. Sa part de marché a encore augmenté, passant de 33% à 36% entre 2011 et 2012.

Les magasins bio constituent le second lieu d’achat, avec 27% de part de marché en 2012, mais régressent de trois points par rapport à 2011. On constate toutefois, que cette dégradation semble structurelle car en 5 ans, cette dernière est passée de 34% à 27%, soit une baisse de 7%. Celles des grandes surfaces alimentaires reste plutôt stable en perdant un seul point en 2012 (19%).

En revanche, les cavistes progressent un peu chaque année: ce circuit représentent aujourd’hui 17 des ventes de vin bio contre 13% en 2008 (rappelons que les cavistes sont également de plus en plus nombreux à fréquenter Millésime Bio).

Une réglementation claire et précise

Vins rouges, blancs et rosés, champagnes, mousseux et crémants, secs, moelleux et liquoreux: tous les vins, de toutes les régions, peuvent être biologiques ! En effet, le règlement européen 803/2012 sur la vinification bio a été adopté en février 2012 et est entré en application le 1er août 2012. Ce règlement permet désormais la certification bio de tout le processus de production, de la vigne à la bouteille. Depuis le millésime 2012, nous avons donc du »vin bio » et non plus du »in issu de raisons bio »! Cett réglementation définit un socle commun des pratiques de vinification bio:

  • utilisation uniquement d’ingrédients bio,
  • limitation de l’emploi d’intrants œnologiques,
  • limitation des ajouts de SO2…
A compter d’août 2012, le logo européen figure systématiquement sur tous les vins bio issus de l’Union européenne. il n’ y a plus de « vin issu de raisins bio »: le producteur ne peut faire le choix de ne faire certifier qu’une partie du processus de production.

Une meilleure connaissance des acheteurs de vin bio

Le respect de l’environnement est un critère fondamental pour les acheteurs de vin bio, mais qui ne suffit pas à convaincre les non acheteurs. En effet, les motivations d’achat du vin bio ressemblent en partie à celles du vin conventionnel sauf sur le respect de l’environnement. Comme pour le vin conventionnel, le principal critère motivant l’achat de vin bio est l’origine (55% chez les personnes ayant acheté ce type de vin, 57% chez celles en achetant régulièrement ou de temps en temps): le vin bio reste du vin et les acheteurs cherchent avant toute chose à en connaître la région ou le pays de production.
Le prix arrive en deuxième position mais à un niveau beaucoup plus faible que pour le vin conventionnel (37% contre 50%). La différence est encore plus flagrante lorsqu’on regarde les réponses des personnes achetant plus régulièrement du vin bio: seules 30% citent le prix. Le coût d’une bouteille de vin bio a évidemment de l’importance, mais c’est loin d’être un critère aussi prépondérant.
Du reste, les acheteurs réguliers déclarent dépenser en moyenne 8,7 euros pour une bouteille de vin bio destinée à leur consommation de tous les jours et 15,2 euros pour une bouteille à offrir. Ces montants sont supérieurs à ceux qu’ils déclarent payer pour du vin « normal », ce qui corrobore l’idée que la garantie d’un vin « bio » suffit à leur faire accepter une différence de prix, même si cette dernière doit rester relative.
Par Biolinéaires

 

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